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L’histoire de la Patek Philippe Nautilus 3700 : naissance d’une icône horlogère
8 min de lecture
L’article que nous avons rédigé pour vous aujourd’hui fait partie de ceux dont la thématique est incontournable, à savoir l’histoire d’un des modèles mythiques d’une des marques phares de l’horlogerie. Nous avons décidé de nous lancer et de vous proposer un article destiné à être enrichi dans le temps, au fur et à mesure où nous glanons d’autres informations, sur la Patek Philippe modèle Nautilus 3700, originellement en acier et lancée en 1976.
Cet article est construit avec le même esprit que notre article sur l'histoire de la Rolex Daytona qui est aujourd’hui l’un des articles les plus lus (en langue française) sur le sujet. Notre souhait est que cet article sur la Nautilus connaisse le même succès.
La Nautilus a cela de comparable avec une Rolex Daytona ou une Audemars Piguet Royal Oak une longue histoire d’évolution pour un modèle toujours en production avec un design intemporel reconnaissable au premier coup d’œil. L’analogie avec une Porsche 911 est vite trouvée.
L’une des valeurs ajoutées d’une équipe telle que celle de 41Watch est notre (soif de) connaissance du produit, ainsi donc que notre volonté de continuer à nous documenter parce que le domaine de la collection n’est pas une science exacte. Nous complétons chaque jour notre bibliothèque de données et découvrons sans cesse de nouveaux éléments que nous n’hésitons pas à partager.
La plupart des photos que nous utilisons dans cet article sur la Nautilus 3700 sont des photos faites par 41Watch sur des modèles que nous avons commercialisés. Bien évidemment, nous nous sommes appuyés sur une documentation très fournie dont nous citons toujours la source. On ne peut bien sûr s’empêcher de penser au travail de « mstanga » sur le sujet, qui reste cependant confidentiel, et particulièrement touffu. Nous avons voulu prendre une direction plus synthétique et pédagogique.
N’hésitez pas à nous formuler vos commentaires et relayer vos questions. Nous sommes preneurs également d’informations et de photos le cas échéant si vous possédez un exemplaire de Nautilus 3700 qui représenterait un intérêt pour compléter notre article.
Les années 70 ont connu une période de créativité au style affirmé, bousculant les codes du design. Longtemps concentré sur des montres habillées à complications, le secteur horloger connait un nouveau souffle initié par Audemars Piguet dès 1971 avec la Royal Oak qui reste l’une des icones horlogères des 50 dernières années.
Patek Philippe réalise l’importance d’innover et lance la Nautilus en 1976, potentiellement destinée à un public plus jeune. La volonté de bouleverser les codes est assez évidente, qu’elle soit ou non inspirée par Audemars Piguet qui aura une petite longueur d’avance…
Derrière ces deux designs de légende se cache un seul et même génie au coup de crayon sans fautes : Gerald Genta.
Gérald Charles Genta est né de l’union d’une mère suisse et d’un père Italien le 1er mai 1931 à Genève. À l’âge de 20 ans, il termine ses études en joaillerie et en orfèvrerie, obtenant ainsi un diplôme d'études fédérales suisses.
Il fonde sa propre marque de montres en 1969. Cette maison horlogère a été à l’origine de nombreuses créations innovantes s’illustrant dans le cumul de complications, notamment les modèles "Grande Sonnerie" et "Octo", ainsi que des montres en collaboration avec Disney (Mickey Mouse, Donald Duck…).
Ci-dessus, l’impressionnante référence G.0027.7 grande sonnerie tourbillon (gauche) aux côtés de la référence G.0025.7 cumulant les complications répétition minute, calendrier perpétuel, réserve de marche et tourbillon. Crédits Gerald Genta
Designer indépendant, il s’illustrera en design horloger pour de nombreuses manufactures telles qu’Universal Genève, IWC, Bulgari, Audemars Piguet ou encore Patek Philippe.
Les bruits de couloir voudraient que le dessin de la Nautilus ait d’abord été proposé à Audemars Piguet qui l’aurait décliné au profit de la Royal Oak…
Nous ne sommes pas qualifiés pour pouvoir vérifier ces rumeurs, on ne peut cependant s’empêcher de constater les similitudes entre les deux designs et concepts très similaires. Si l'on observe les deux dessins originals de la Royal Oak 5402 ainsi que de la Nautilus 3700, on ne peut s'empêcher de voir le trait du même artiste...
Comme pour la Royal Oak, la construction est un boitier monobloc sans fond détachable, sur lequel vient se poser la lunette qui n’est pas sans rappeler le dessin d’un hublot de bateau. A la différence de la référence 3700, la Nautilus référence 5711 lancée en 2006 se différencie par sa construction de boitier dite « sandwich » avec une partie centrale sur laquelle viennent se poser la lunette ainsi que le fond de boite saphir.
Surnommée « Jumbo » lors de sa sortie pour ses dimensions généreuses (le diamètre moyen d’une montre était de 36mm contre 39mm pour la Nautilus ref. 3700 !), ce modèle n’a pas connu un succès immédiat. La légende veut que les premiers modèles aient trainé dans les points de revente Patek pendant quelque temps avant de connaitre le succès universel que nous connaissons aujourd’hui. C’est d’ailleurs potentiellement prémonitoire pour certains modèles lancés récemment qui n’ont pas fait l’unanimité (on pense notamment à la toute nouvelle Cubitus qui a d’ailleurs fait l’objet d’un article dans notre blog).
La montre possède un bracelet intégré qui épouse la forme du boitier avec harmonie.
Manufacture horlogère reconnue pour ses montres au boitier en métal précieux, cette montre de sport bouscule les codes. Patek Philippe, avec un marketing qui s’avèrera de génie va communiquer sur une montre en acier affichant seulement les heures, minutes et la date… vendue au prix d’une montre en or à complications. C’était à l’époque un paris fou et visionnaire.
La Nautilus référence 3700 se scinde en deux références avec une subtile évolution de la largeur du bracelet
Années | Référence | Métal | Bracelet | Production estimée |
---|---|---|---|---|
1976 à 1982 | 3700-01A | Acier | Large | 3300 |
1982 à 1990 | 3700-11A | Acier | Fin | 1500 |
1976 à 1982 | 3700-1AJ | Or et Acier | Large | 600 |
1982 à 1990 | 3700-11AJ | Or et Acier | Fin | 300 |
1976 à 1982 | 3700-1J | Or Jaune | Large | 1500 |
1976 à 1982 | 3700-1G | Or Blanc | Large | 65 |
1982 à 1990 | 3700-11G | Or Blanc | Fin | 29 |
1980 à 1981 | 3700-1P | Platine | Large | 4 |
Il existe chez les collectionneurs des afficionados des deux versions. Il est communément reconnu que la version « thin bracelet » est plus raffinée ou délicate, ce qui selon le public peut plaire ou déplaire.
Il n’y a pas de réelle différence au porter entre les deux versions, peut être, et cela reste très marginal, une impression de légèreté avec la version « thin bracelet ».
Sur l'image ci-dessous, on peut observer à gauche la référence 3700/1 (bracelet fin) et à droite la référence 3700/11 bracelet large observée sur les premières versions.
Nous allons maintenant nous attarder sur la boucle du bracelet à double lame, nous pouvons noter que l’inscription Nautilus n’est pas présente sur les premières séries produites et n’apparait qu’à partir de fin 1977.
Il est intéressant de noter que le fermoir des versions en or jaune est en or blanc (pour plus de robustesse), et porte le logo du célèbre manufacturier Gay Frères, fournisseur également d’Audemars Piguet ou encore Rolex.
Un fermoir de service est reconnaissable à sa double boucle double plis type papillon
Élément clé dans l’appréciation et l’estimation d’une montre de collection, le cadran possède une importance significative, pouvant parfois expliquer des différences de prix conséquentes entre deux références similaires. Son état ainsi que sa concordance avec la période de production de la montre sont les deux paramètres les plus importants à considérer.
Connu pour son bleu profond obtenu par des couches de peinture successives bleue et noires, il est intéressant de noter que le certificat d’époque mentionne systématiquement « Cadran Noir ». C’est important de le préciser dans la mesure où ce point revient très souvent parmi nos clients…
Année | 1976-1977 | 1977-1990 | Service |
---|---|---|---|
Minuterie | batons | Points | Points |
Il était très commun d’observer une dégradation du vernis du cadran lors des premières années de production et la manufacture Genevoise avait pour habitude de les remplacer (un peu trop) facilement, le plus souvent à titre gracieux... Aujourd’hui, les collectionneurs les plus tatillons mettent un point d’honneur à sélectionner des modèles dont le cadran est contemporain avec la montre. D’une manière générale, les cadrans contemporains avec le boitier et le mouvement génèrent plus de valeur.
L’accent sur la signature « Genève » n’est pas présent sur les cadrans de service et permet de les différencier au premier coup d’œil.
Le symbole Sigma également appelé « Aprior » est à l’initiative de la Fédération Horlogère. Né dans les années 70, il avait pour objectif de promouvoir la présence de métal précieux sur les cadrans, le plus souvent concernant les index. Le marquage diffère suivant la période de production et permet de connaitre la concordance du cadran avec l’année de production de la montre, même si l’exercice reste très périlleux et controversé. D’une manière générale, les cadrans entre 1976 et 1980 arborent une combinaison σ SWISS σ à 6H tandis que les versions postérieures comportent des combinaisons différentes de « dot », « sigma » et « SWISS ».
Pour ce qui est des versions ultérieures à 1980, mstanga va jusqu’à différencier 5 types de cadrans différents. On notera ci-dessous une illustration de cadrans post 1980 avec deux compositions différentes de « point » « sigma » et « swiss ».
L’un avec le point avant le sigma, l’autre avec le point après le sigma.
Aujourd’hui très prisés des collectionneurs pour leur rareté, les cadrans portant la mention de divers détaillants comme Tiffany & Co (New York), Beyer (Zurich) ou encore Gubelin (Lucerne) peuvent justifier un premium important.
Témoin de confiance entre les deux maisons, cette tradition remonte au 19ème siècle avec les montres de poches. La manufacture Genevoise n’avait pas la notoriété d’aujourd’hui, et ses détaillants locaux étaient souvent plus connus que Patek Philippe elle-même (nous pouvons penser à la conquête du marché d’Amérique du sud avec Serpico y Laino).
Nous pouvons noter qu’en dehors des editions spéciales, seule la maison Tiffany & Co à New York est encore habilitée à ajouter sa signature sur les cadrans aujourd'hui
Il est intéressant de noter que certaines décolorations du cadran appelées « patines » peuvent lui conférer un charme unique et justifier un premium important. On pense par exemple à cette splendide Nautilus référence 3700 portant une rare double signature « Beyer » que nous avons la chance de commercialiser avec sa patine "tropicale".
A l'image de certains collectionneurs, cette décoloration trouve aussi son intérêt chez certains amateurs de la marque comme Brad Pitt, régulièrement aperçu avec une 3700.
Créé par Jaeger-LeCoultre en 1967 sous la ref. JLC 920, ce calibre automatique est particulièrement apprécié pour sa fiabilité, son extrême finesse, ainsi que son niveau de finitions. Patek Philippe l’introduit dans ses collections dès 1970 par le biais de la collection Ellipse avec la rare référence 3589 disponible chez 41Watch Geneva.
Nous pouvons retrouver le calibre Patek Philippe 28-255 chez Vacheron Constantin sous la référence 1120, ou bien encore chez Audemars Piguet dans la première Royal Oak 5402 sous la référence 2120.
Particularité de la Nautilus, le boitier monobloc ne possède pas de numéro de série à l’extérieur et le fond de boite n’est pas détachable. Il faut ouvrir la montre en retirant la lunette pour pouvoir le lire.
Bon à savoir pour les collectionneurs : les trois derniers chiffres du numéro de série du boitier sont également frappés dans la lunette, permettant d’en vérifier sa concordance. Attention de bien vérifier cet aspect, qui ne sera pas forcément mis en avant lors d’une vente !
Peu d’écrins ont marqué l’histoire de l’horlogerie comme l’a fait la célèbre boite en liège de la 3700 en acier. Fabriquée en liège, peu de modèles ont été parfaitement conservés. Sa rareté en fait aujourd’hui l’un des plus onéreux dans l’univers des montres de collection. De nombreuses contrefaçons circulent, nous avons développé le sujet dans un article de notre journal.
Alternativement, quelques rares exemplaires de première série ont été vendus dans une boite ovale en forme d’ellipse gainée de cuir noir et avec intérieur beige.
Bien que le choix de l’écrin dépendait et pouvait varier en fonction du distributeur local, la version or et acier fut essentiellement vendue dans un écrin en forme d’Ellipse d’or
La Nautilus 3700 en or jaune fut le plus souvent observée dans un écrin en bois, bien que les écrins mentionnés précèdemment aient également été observés.
Certains exemplaires se sont démarqués dans les salles de ventes aux enchères. Souvent unique par leur configuration, nous avons jugé utile de noter quelques ventes d’exemplaires particulièrement intéressants. L’idée n’est certes pas de figer les prix dans l’esprit de nos lecteurs, plutôt de donner des points de référence et bases de discussion.
D’un point de vue beaucoup plus conceptuel, il faut considérer qu’une Patek Philippe Nautilus 3700 va dégager une valeur plus ou moins importante (mais toujours conséquente) en fonction de la rareté de la production, et de l’intégrité des pièces qui doivent préférablement être matching. Un dernier facteur est le « co-branding » avec un distributeur, ou les séries spéciales pour des états (ou commandes spéciales).
Ce très bel exemplaire de Nautilus 3700/1 en acier de 1979 accompagné de sa boite et de ses papiers d’origine dans un état neuf s’est vendu pour 189,000 CHF en 2020 chez la maison de vente Phillips
Ce superbe exemplaire de Nautilus référence 3700 en or jaune portant une double signature du détaillant Suisse Gubelin a changé de propriétaire pour la somme de 302,400 US$ chez Phillips à New York en 2022.
Nous notons de façon très personnelle qu’il a toujours été particulièrement difficile d’évaluer une double signature (Gubelin, Meyer, Tiffany,…) qui peut générer des scores très élevés ou très rapprochés d’un exemplaire « standard »
Un exemplaire de Nautilus en or blanc ref. 3700/1 portant l’emblême du Khanjar, offerte par le sultan d’Oman fut adjugé pour l’équivalent de 990 000€ par la maison de vente Phillips à Hong Kong en Mai 2024.
Seulement une dizaine d’exemplaires sont connus avec cette double signature, dont uniquement deux en or blanc.
En Mai 2013, la maison de vente Christie’s a adjugé un exemplaire de Nautilus référence 3700-1P en platine avec un cadran portant des index diamants pour la somme record de 783,000 CHF. Nous pouvons noter que c’est la première fois qu’une Nautilus 3700 en platine fait surface dans une salle de vente, qui de plus était une exemplaire inconnu auprès des collectionneurs.
Cet exemplaire de Nautilus porte une référence particulière 3700/031 en rapport à sa lunette sertie. Ce superbe exemplaire fut adjugé 1,618,000 CHF en novembre 2023 par la maison de vente Christie’s.
Nous pouvons également noter un second exemplaire en platine ayant été adjugé pour la somme record de 2,540,500 CHF par la maison d’enchères Phillips à Genève en 2023. Une telle différence de prix s’explique par la rareté d’un tel modèle qui plus est porteur d’une double signature Gubelin sur son cadran, ainsi qu’un marché différent autour de la Nautilus entre 2013 et 2023. Nous pouvons noter que les autres exemplaires en platine connus ont généralement la lunette (3700-031) ou le cadran sertis de diamants (3700-1P), ce qui n’est pas le cas de cet exemplaire.
Modèle | Prix de vente aux enchères | Prix de vente en euros de l'époque | Date de la vente | Maison de vente |
---|---|---|---|---|
Nautilus 3700/1 en acier de 1979 | 189,000 CHF | 175,770 € | Novembre 2020 | Phillips |
Nautilus 3700/J en or jaune de 1977 | 302,000 USD | 286,900 € | Juin 2022 | Phillips |
Nautilus 3700/1 en or blanc de 1978 | HK$9,144,000 | 1,097,280 € | Mai 2024 | Phillips |
Nautilus 3700/1 en platine index diamant de 1981 | 783,750 CHF | 634,837.50 € | Mai 2013 | Christie's |
Nautilus 3700/031 en platine de 1982 | 1,618,000 CHF | 1,666,540 € | Novembre 2023 | Christie's |
Nautilus 3700/1 "Gubelin" en platine de 1980 | 2,540,500 CHF | 2,667,525 € | Novembre 2023 | Phillips |
La Nautilus de la maison Patek Philippe est un modèle incontournable de l’horlogerie moderne. Les modèles que nous retrouvons aujourd’hui encore commercialisés sont les références 5811 (en or gris, trois aiguilles), 5726 (calendrier annuel), 5990 (fonctions chronographe travel time), 5712 (phases de lune), 5980 (chronographe flyback) ainsi que les références pour femme 7110 et 7118. Ils portent tous l’empreinte et l’esprit de la Nautilus 3700 au design immédiatement reconnaissable.
La Nautilus 3700 est dans le Panthéon des objets à collectionner.