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Avant de parler de cette pièce d’exception, parlons un peu de ce modèle mythique qui a su traverser le temps (ou plutôt “survoler le temps” tant cette référence peut être qualifiée de montre iconique) : la Rolex GMT Master.
Pratiquement chaque évolution de cette montre a marqué son temps et est entrée au panthéon des collectors. Chacun d’entre-nous, collectionneurs amateurs ou avertis, s’est un jour intéressé à un ou plusieurs de ces modèles. Qui n’a pas entendu parler d’un 1675 “Gilt-Dial”, d’un 6542 “Pussy Galore”, d’une 1675 “Cornino”, d’une 16760 “Fat Lady”, d’une 16750 “transition”, d’une 1675 “Long E”… Et c’est cette dernière que nous vous présentons aujourd’hui, dans une configuration parfaite qui en fait un “collector” par excellence.
Collectionner une Rolex vintage aujourd’hui implique le fait de posséder une montre parfaite, ou quasi-parfaite. Mais qu’est-ce que cela veut dire ?
Cela veut simplement dire que quelle que soit la référence que vous possédez, elle se doit d’être intègre, à savoir fidèle à son année de production et, si possible, posséder des pièces présentant certains aspects qui en font une rareté. Prenons l’exemple de la première GMT-Master, introduite en 1954 sous la référence 6542. Un modèle très très rare malgré un certain nombre de pièces encore proposées sur Internet. Mais aujourd’hui, la quantité d’entre-elles qui valent la peine d’aller autour d’un poignet ou dans un coffre est minime. La raison réside dans leur fragilité. Chargées de radium pour les premières d’entre-elles (1954 à… un théorique 1963), la durée de vie de certains matériaux face à la radioactivité du radium était plutôt éphémère. Parmi ces pièces, les plus importantes de la montre: le cadran, les aiguilles et la fameuse lunette Bakélite (la plus chargée en produit luminophore). Le radium a la particularité de jaunir et de craqueler la Bakélite et de littéralement ronger tout ce qui se trouve autour de lui, donc rares sont les GMT-Master ayant réussi à conserver leur lunette et leurs cadrans dans un état correct. Le résultat aujourd’hui est un pourcentage très élevé de ce modèle équipé de pièces de remplacement.
Ceci n’est qu’un exemple. Les modèles “cadran laqué” (1954 à environ 1966) ont eux aussi connu un sort malheureux pour certains. Si certains cadrans ont réussi à devenir de beaux “tropicaux”, beaucoup ont largement été endommagés par une oxydation importante du vernis pour un craquèlement de ce dernier et ont dû être remplacés par la manufacture. Et un remplacement de pièce d’origine implique une chute plus ou moins importante de la valeur de la montre, “plus” serait le juste qualificatif.
Donc, lorsqu’une montre a réussi à garder son intégrité trente ou quarante ans après son année de production, nous pouvons alors parler de pièce iconique. Et c’est ce que nous vous présentons ici aujourd’hui, une montre iconique, dont la rareté tient en quatre points :
La première chose que l’on peut observer sur cette montre est l’incroyable couleur de sa lunette, de son insert pour être plus précis. Ces lunettes ont été produites fin des années 60 et font partie d’un « batch » dont l’encre rouge était tout simplement mélangée à un jaune de peu résistant à la lumière (UV). De ce fait, le magenta, de meilleure qualité, a mieux résisté. Cette petite production d’inserts (dont la grande majorité ont été remplacés lors de services Rolex) est un atout qui donne à cette montre une valeur non négligeable en tant que pièce de collection.
Il existe deux types d'inserts fuchsia vus sur cette référence. Le premier sur des montres datant d'environ 1968, avec insert première génération qui se distingue par un triangle 12H légèrement plus large que la seconde génération et légèrement arrondi sur la partie haute. La seconde génération, que l'on trouve habituellement sur les dernières productions de 1675 équipées du fameux cadran MK1, mais aussi MK 1.5 et MK2, a très souvent été observée sur des montres datant du début des années 70, entre 1970 et 1973. Cet insert se distingue par un triangle GMT à 12H droit en son sommet et des chiffres plus rapprochés du cadran que son prédécesseur.
Attention : ces informations sont issues de l'observation, ce n'est en aucun cas une science exacte, Rolex ayant à cette époque, et ceci pendant longtemps, utilisé ses stocks de pièces SAV et surplus pour équiper des montres produites ultérieurement. Mais il est important que les amateurs aient accès à ces informations, ne serait-ce que pour répondre à de nombreuses questions sur le sujet et pour clarifier un tant soit peu quelques confusions issues d'articles postés sur le web.
Nous sommes en 1969 et le cadran correct pour cette montre est le “MK1” ou “Long E”. “Long E” car le “E” de Rolex possède trois barres horizontale de longueur identique. Mais ce n’est pas tout, le présent cadran est dans un état d’origine exceptionnel et a gardé une qualité d’encre parfaitement blanche et épaisse, un grain exceptionnel et de indexes immaculés qui possèdent encore l’effet “tapisserie” propres à certaines production de cadrans.
En 52 ans d’existence, une montre a habituellement subi un certain nombre de polissages. Polissage naturel du temps et du “porté” pour beaucoup d’entre-elles et aussi polissages mécaniques survenus lors de ses passages au service par la marque ou par des horlogers indépendants. La présente montre possède une boîte “Thin Case” en parfait état, y compris des chanfreins affichant des angles parfaits. Un “must” direz-vous, oui mais tellement rare…
Pour couronner le tout, la montre présente un set d’aiguilles originales homogènes, dans un état de conservation… parfait.
A eux seuls, ces quatre facteurs en font une montre exceptionnelle. Et si l’on regarde aujourd’hui la quantité de GMT-Master disponibles sur le marché, une brève comparaison permet de placer celle-ci en haut du panier, “très en haut” du panier. Ce fut avec un plaisir non dissimulé que nous avons pu apprécier cette “perle” dans notre show-room. Malheureusement pour nous, nous l’avons apprécié qu’un très court instant car elle a très rapidement trouvé un acquéreur féru de montres d’exception
Par Fabrice Guéroux
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